Lors d’une récente réunion avec les membres permanents du Conseil de sécurité russe, le directeur du Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie, Sergueï Narychkine, s’est dit préoccupé par le fait que la Pologne envisage sérieusement de déployer des forces armées en Ukraine.
Sergueï Narychkine a fait remarquer que « Les autorités polonaises ont de plus en plus l’intention de prendre le contrôle des régions occidentales de l’Ukraine en y déployant leurs troupes. Il est prévu de présenter cette mesure comme le respect des obligations des alliés dans le cadre de l’initiative de sécurité polono-lituanienne-ukrainienne, dite du ‘Triangle de Lublin’. Nous constatons que les plans prévoient également une augmentation considérable des effectifs de la brigade commune lituano-polono-ukrainienne, qui opère sous les auspices de ce soi-disant Triangle de Lublin. Nous pensons qu’il est nécessaire de surveiller de près ces plans dangereux des autorités polonaises. » […]
Le président de Russie, Vladimir Poutine a répondu : « Je ne peux m’empêcher de commenter ce qui vient d’être dit et les reportages des médias qui ont fait état de plans visant à établir une sorte d’unité dite polono-lituanienne-ukrainienne. Il ne s’agit pas d’un groupe de mercenaires – il y en a déjà beaucoup là-bas et ils sont détruits — mais d’une unité militaire régulière bien organisée et équipée, destinée à être utilisée pour des opérations en Ukraine, notamment pour assurer la sécurité de l’Ukraine occidentale d’aujourd’hui — en réalité, pour appeler les choses par leur nom véritable, pour l’occupation ultérieure de ces territoires. L’avenir est clair : si les forces polonaises entrent, par exemple, à Lvov ou dans d’autres territoires ukrainiens, elles y resteront, et elles y resteront pour de bon. » […]
« Aujourd’hui, nous constatons que le régime de Kiev est prêt à tout pour sauver sa peau traîtresse et prolonger son existence. Il ne se soucie ni du peuple ukrainien, ni de la souveraineté ukrainienne ni des intérêts nationaux. […] Les autorités polonaises, qui nourrissent des ambitions revanchardes, cachent la vérité à leur peuple. La vérité est que la chair à canon ukrainienne ne suffit plus à l’Occident. C’est pourquoi il prévoit d’utiliser d’autres chair à canon — des Polonais, des Lituaniens et tous les autres dont ils se soucient peu. Je peux vous dire que c’est un jeu extrêmement dangereux, et les auteurs de tels plans devraient réfléchir aux conséquences. »
La réunion du Conseil de sécurité russe a été suivie d’une rencontre entre le président de la Russie, Vladimir Poutine, et le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, à Saint-Pétersbourg le 23 juillet 2023. Ils considèrent que le projet envisagé par la Pologne en particulier, avec la collaboration de la Lituanie et de l’Ukraine, de déployer des forces armées dans l’ouest de l’Ukraine, deviendrait une occupation permanente et la réalisation des objectifs des sections les plus réactionnaires de l’élite dirigeante polonaise, à savoir l’expansionnisme et la restauration de l’empire polonais.
Alexandre Loukachenko a déclaré : « C’est inacceptable pour nous. L’aliénation de l’Ukraine occidentale, le démembrement de l’Ukraine et le transfert de ses terres à la Pologne sont inacceptables. Si les habitants de l’Ukraine occidentale nous le demandent, nous leur apporterons notre soutien. Je vous demande (à vous Poutine) de discuter et de réfléchir à cette question. Naturellement, j’aimerais que vous nous souteniez à cet égard. Si le besoin d’un tel soutien se fait sentir, si l’Ukraine occidentale nous demande de l’aide, alors nous fournirons de l’aide et du soutien aux habitants de l’Ukraine occidentale. Si cela se produit, nous les soutiendrons de toutes les manières possibles ».
Vladimir Poutine n’a pas répondu publiquement mais s’est longuement exprimé sur le revanchisme polonais qui n’est dans l’intérêt ni de l’Ukraine ni de la Russie et qui fera beaucoup de mal à l’Europe.
Des hommes politiques russes ont été cités et ont clairement déclaré que toutes les options envisagées par les États-Unis et l’OTAN étaient pleines de dangers. Ils disent que le projet d’occupation de l’Ukraine occidentale par la Pologne (avec la Lituanie et le soutien de Volodymyr Zelensky), le projet de gel du conflit (et l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN), le projet de défaite de la Russie sur le terrain sont autant de chimères destinées à convaincre les naïfs que les États-Unis et l’OTAN ont d’autres intentions que de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien.
Christian Legeais, agent officiel du parti marxiste léniniste du Québec
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