L'anachronique Commonwealth du roi

14 septembre 2023

Le Commonwealth du roi reste un moyen de perpétuer le néocolonialisme et constitue un anachronisme au XXIe siècle.

Toute la cérémonie du couronnement a été conçue pour souligner les liens historiques du roi Charles avec le passé, les symboles anciens de l'héritage et du pouvoir, ainsi que son droit divin de régner et d'être ce qu'il dit être. Le site web royal indique que « les insignes royaux du couronnement sont des objets sacrés et profanes qui symbolisent le service et les responsabilités du monarque. Ils jouent un rôle central dans les cérémonies de couronnement depuis des centaines d'années et, conformément à la tradition, ils seront utilisés à l'abbaye de Westminster le 6 mai. »

Cela illustre bien à quel point l'idée que le roi Charles se fait de lui-même et la fiction qu'il essaie désespérément de projeter sont manifestement à contre-temps avec les exigences de l'époque. Il occupe un rôle qui ne fonctionne plus comme il avait été envisagé à l'origine avec la théorie de l'alliance. Selon cette théorie, le souverain incarne le pouvoir suprême et se trouve au sommet du système de représentation où il parle au nom du peuple.

Le personnage que le roi Charles est en train de se créer l'expose comme un acteur de plus dans la lutte des factions au sein de la classe dirigeante pour le contrôle des forces productives et des ressources du monde à des fins d'enrichissement privé. Sa tentative de se réinventer et de valider son autorité ne sert pas seulement à détourner l'attention et à empêcher le peuple de s'investir lui-même du pouvoir souverain, mais elle est également en contradiction avec la conception même de la théorie de l'alliance, selon laquelle le pouvoir suprême doit être perçu comme capable d'unifier les factions en guerre. Ce n'est manifestement pas le cas. Sa royauté est un ultime effort pour ressusciter un arrangement dépassé et moribond, mais elle fera l'inverse.

Les peuples du Royaume-Uni, ses « régions et territoires », ne sont pas disposés à accepter cette fiction, car ils savent qui sont ces individus. Le personnage que Charles III se donne n'est certainement pas moderne et ne donnera pas à l'État une personnalité moderne.

Christian Legeais, agent officiel du parti marxiste léniniste du Québec
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