20 avril 2023
Le poste de contrôle de Gidim'ten nous informe que le 29 mars au matin, « une force importante du Groupe d'intervention pour la sécurité de la collectivité et de l'industrie (GISCI) de la Gendarmerie royale du Canada a fait un raid sur le site d'un village Gidimt'en et a arrêté cinq défenseurs de la terre et de l'eau, pour la plupart des femmes autochtones, dont la fille du chef gidimt'en Woos ». Le raid s'accompagnait d'un mandat de perquisition pour vol de moins de 5 000 dollars, sans lien évident avec le village de Gidimt'en.
« Cette action de grande envergure menée du GISCI de la GRC a mobilisé plus d'une dizaine de véhicules de police et d'agents de toute la Colombie-Britannique. Ces arrestations interviennent quelques semaines seulement après que la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC (CCETP) a annoncé qu'elle avait ‘lancé une enquête systémique du Groupe d'intervention pour la sécurité de la collectivité et l'industrie (GISCI) de la Division « E » de la GRC'. » La vidéo du raid peut être visionnée ici.
LML dénonce ce nouveau raid contre les Wet'suwet'en et le rôle infâme de l'État canadien qui utilise la violence policière pour intimider et criminaliser les Wet'suwet'en pour avoir exercé leur droit de dire Non ! au gazoduc que Coastal GasLink leur impose. Le Canada a le devoir de respecter la juridiction des Wet'suwet'en sur leurs propres territoires traditionnels qui n'ont jamais été cédés. La façon dont le Canada traite les Wet'suwet'en et la situation révoltante à laquelle sont confrontés les peuples autochtones montre que ses prétentions à défendre les droits humains et à réprimander d'autres pays pour justifier son ingérence dans leurs affaires sont une véritable imposture.
Les Wet'suwet'en expliquent : « Dans les jours qui ont précédé cette action policière, le GISCI de la GRC a patrouillé sur les zones de piégeage et d'utilisation culturelle des Wet'suwet'en, harcelant et intimidant les membres des Wet'suwet'en et perturbant les activités culturelles des Wet'suwet'en qui sont protégées par la Constitution. Les agents d'une société de sécurité privée engagée par le gazoduc Coastal GasLink, Forsythe, ont également intensifié leur harcèlement et leur surveillance de Wet'suwet'en au cours des derniers jours.
« L'unité du GISCI de la GRC et l'agence Forsythe sont toutes deux citées comme défenderesses dans une action en justice intentée par des Wet'suwet'en, qui allègue que la police et la sécurité privée ont lancé une campagne coordonnée de harcèlement et d'intimidation dans le but de forcer les Wet'suwet'en à abandonner leurs territoires non cédés. »
Sleydo', porte-parole du poste de contrôle de Gidimt'en, a déclaré : « Ce harcèlement et cette intimidation sont exactement le type de violence qui vise à nous chasser de nos terres. La menace constante de violence et de criminalisation pour le simple fait d'exister sur nos propres terres a dû être ce que nos ancêtres ont ressenti lorsque les agents indiens et la GRC nous ont chassés de nos maisons jusque dans les années 1950 dans notre région. Le projet colonial se poursuit aux mains des mercenaires privés de l'industrie, le GISCI. »
Les Wet'suwet'en soulignent que le raid et les arrestations ont lieu quelques jours avant que les délégués autochtones, dont les chefs héréditaires wet'suwet'en, ne se rendent à l'assemblée générale annuelle de la Banque royale du Canada, le 5 avril, pour s'opposer à l'expansion des projets de combustibles fossiles sans consentement sur leurs territoires.
Le chef héréditaire des Wet'suwet'en, Na'Moks, a déclaré : « C'est du harcèlement et c'est exactement ce que la Banque royale du Canada finance. À l'approche de son assemblée des actionnaires qui se tient la semaine prochaine, la RBC continue de financer le colonialisme d'entreprise et de chasser les peuples autochtones de leurs terres sous la menace des armes, tout cela pour un gazoduc de gaz de fracturation que nous n'avons pas les moyens d'acheter aujourd'hui ou dans l'avenir. Dans le contexte du vol de nos terres ancestrales, il est scandaleux de prétendre que des scies et des vêtements ont été volés. »