Le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) qui va débrayer les 8 et 9 novembre en a dit : « Deux sentiments nous habitent actuellement : déception et colère ».
La Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui a déposé une version élaguée de ses demandes syndicales en septembre dit : « Nous avons déjà démontré notre volonté de régler rapidement et avons tout tenté pour faire débloquer l'impasse dans laquelle s'est retrouvée notre négociation. Nous sommes toujours prêts à discuter, mais notre confiance s'effrite de plus en plus et il sera difficile pour nos membres de garder leur calme devant les offres actuelles, qui ressemblent davantage à des offres de départ. L'écart entre la nouvelle proposition du gouvernement et les besoins de nos membres est encore très grand. » L'organisation annoncera bientôt la date de sa première journée de grève.
Souhaitant désespérément créer l'illusion que ces négociations sont des discussions ouvertes et sérieuses sur l'avenir des services publics, Sonia Lebel a présenté les offres du gouvernement ainsi : « Aujourd'hui, nous avons soumis aux syndicats des propositions significatives qui pourraient avoir un impact très positif sur les discussions en cours. Il ne faut pas oublier que cette négociation doit mener à des gains, de part et d'autre, puisque c'est ultimement un contrat de travail. Oui, on doit mieux rémunérer les employés de l'État, mais j'ai aussi la responsabilité que chaque dollar issu des poches des contribuables soit maximisé et ait un impact à long terme dans nos réseaux, et non pas un effet temporaire. C'est pour cette raison que nous devons impérativement aborder les enjeux reliés à l'organisation du travail. » Il est aussi très frappant que la construction d'un système véritablement public de soins de santé et d'éducation doive faire l'objet de gains « de part et d'autre ». Alors que les travailleurs du secteur public servent toute la population, qui sont ces « autres » dont on doit tenir compte des gains ? Les intérêts privés ?
Alors que tous les membres de la société du Québec sont conscients que les conditions de travail des travailleurs du secteur public doivent être modifiées pour leur permettre d'accorder temps et soins selon les besoins de la population en santé et en éducation – ce qui signifie diminuer le nombre de patients et d'élèves dont ils sont responsables, la mention des « enjeux reliés à l'organisation du travail » est une autre tentative désespérée du gouvernement du Québec de faire croire qu'une organisation du travail viable qui n'est pas basée sur l'expérience directe des travailleurs de ce secteur et de leurs demandes est possible.
Le Front commun dit que « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables [sectorielles], dont l'élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu'ils n'ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d'ententes satisfaisantes prochainement. »