
Le 16 novembre, l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme a publié une déclaration indiquant qu'il avait documenté plus de 1 000 frappes des forces armées israéliennes depuis le début de la guerre génocidaire contre la bande de Gaza le 7 octobre utilisant du phosphore blanc internationalement interdit sur des zones peuplées. Les personnes exposées au phosphore blanc peuvent souffrir de lésions respiratoires, de défaillances d'organes et d'autres blessures graves et mortelles, notamment des brûlures qui sont extrêmement difficiles à soigner et ne peuvent être soulagées avec de l'eau. Le phosphore blanc est une « substance incendiaire qui brûle la chair humaine et cause des souffrances à vie », a déclaré l'organisation. Son équipe a reçu des témoignages selon lesquels dans la seule soirée du 15 novembre, l'armée israélienne a effectué 300 frappes avec des bombes et des projectiles au phosphore blanc en l'espace d'environ 40 minutes sur un quartier résidentiel de la ville de Beit Lahia, au nord de Gaza.
Pendant une mêlée de presse dans le lobby du Parlement le 8 novembre, le premier ministre du Canada a appelé à une pause humanitaire pour permettre aux otages d'être libérés et aux ressortissants canadiens de sortir de Gaza. Il a dit que la pause servirait à « oeuvrer à désescalader la situation ». Trudeau a dit que la pause humanitaire répondrait aux besoins de la population de Gaza sans affecter la capacité d'Israël de faire face à la menace du Hamas.
Tout au long de la mêlée, le premier ministre et les députés libéraux canadiens ont insisté sur la « vague d'antisémitisme » qui déferle au Canada, mentionnant à maintes reprises qu'un cocktail Molotov avait été lancé contre une synagogue à Montréal. Les questions des médias et les réponses visaient avant tout à bâtir sur l'accusation initiale que les manifestations palestiniennes sont une célébration du terrorisme et que toute critique d'Israël est antisémite.
Alors que l'État d'Israël, soutenu et financé par les États-Unis, commet les crimes les plus odieux contre l'humanité à Gaza et en Cisjordanie, l'incapacité des Nations unies à l'arrêter est évidente plus que jamais. La nécessité de démocratiser les relations internationales afin que la majorité des pays prennent des décisions qui soient applicables et que fin soit mise à la situation dans laquelle les États-Unis sont considérés comme la nation indispensable et où tout le monde se réfère à eux pour prendre les mesures qu'ils souhaitent, est également évidente. Il est clair aujourd'hui, face aux crimes odieux d'Israël, que les États-Unis et leurs intérêts tiennent les peuples du monde entier en otage.
De nombreux pays font de leur mieux pour sortir de l'impasse, notamment en retirant leurs ambassadeurs de Tel-Aviv, tandis que les peuples du monde continuent d'exiger justice et un cessez-le-feu. Les peuples du monde parlent en leur propre nom contre l'impasse intolérable, tandis que ceux qui créent l'impasse prétendent parler en leur nom avec une conception irrationnelle de la démocratie et du droit international.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a récemment été cloué au pilori par Israël après avoir énoncé une lapalissade en observant que l’offensive du Hamas du 7 octobre ne s’était pas produite « en dehors de tout contexte ».
António Guterres a attiré l’attention du monde sur la longue série de provocations criminelles graves commises par Israël en Palestine occupée depuis qu’il est devenu la puissance occupante à l’issue de la guerre des Six Jours.
L’occupant, dont le rôle est censé être temporaire, est chargé dans ces circonstances de faire respecter le droit humanitaire international en assurant la sécurité et la sûreté de la population civile occupée, comme le prévoit la quatrième Convention de Genève, relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.
Si Israël a réagi avec tant de colère aux propos tout à fait appropriés et justes d’António Guterres, c’est parce qu’ils peuvent laisser entendre qu’Israël l’a « bien cherché » compte tenu des violations graves et variées qu’il a commises à l’encontre de la population des territoires palestiniens occupés, tout particulièrement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie et à Jérusalem.
Après tout, tant qu’Israël peut se présenter au monde comme une victime innocente de l’offensive du 7 octobre – qui comporte également son lot de crimes de guerre –, il peut raisonnablement espérer obtenir carte blanche de la part de ses protecteurs occidentaux pour riposter à sa guise, sans se soucier des contraintes du droit international, de l’autorité de l’ONU ou de la morale commune.